Un peu de lecture!

J’ai lu Envoyé Spécial de Michel Jean, ex-correspondant à l’étranger de Radio-Canada maintenant journaliste et animateur de l’émission J.E. Envoyé Spécial qui est paru en 2008 aux éditions Stanké, est en quelque sorte un récit d’aventures et peut se lire comme tel. J’ai adoré! Le journaliste y décrit ses nombreuses affectations un peu partout dans le monde. Affecté à New-York le 11 septembre 2001, en Irak en 2003, au Liban en 2006, au Sri-Lanka en 2004 après le terrible tsunami qui avait détruit une bonne partie de la côte, le journaliste est allé, tel un soldat, sur le front. Que ce soit pour le compte de Radio-Canada ou de TVA, Michel Jean est allé rencontrer des acteurs importants de la scène internationale. Celui qui a reçu le prix Judith-Jasmin en 2006 pour un reportage réalisé pendant la guerre au Liban nous raconte comment lui et ses équipes ont vécus différents conflits et drames humains. Dans ce carnet de route, Michel Jean rend aussi hommage aux journalistes qui, comme lui, se retrouvent aux quatre coins de la planète à couvrir des événements qui ont changé le cours de l’histoire. En lisant ce recueil, c’est comme si on était transporté avec lui, dans ses bagages, à l’autre bout de la planète. Michel Jean a écrit Envoyé Spécial comme un journaliste, phrases courtes qui en disent long. Dans ce carnet du journaliste, Michel Jean commente les conditions parfois extrêmes dans lesquelles le journaliste doit parfois travailler : « Yanni se retourne, le front plissé, il est en sueur. (…) Un jeune du Hezbollah est arrivé à notre hauteur. (…) Il est sorti de son auto est venu vers [lui] et a pointé son arme dans [sa]  direction. »

Envoyé Spécial s’avère être une lecture essentielle pour tous ceux qui ont le désir de couvrir, un jour, des conflits.

Extrait :

« À bout de souffle encore une fois, je débouche sur le toit. Devant moi, il y a un champignon, un nuage de fumée blanche. Le missile est tombé près de la mer, à environ un kilomètre de l’hôtel. Le vent pousse le nuage directement vers nous. Debout sur le toit, je le regarde s’approcher. Une seule question tourne dans ma tête, une question de vie ou de mort : chimique ou pas? »